Je peux enfin me ressentir humain... merci [PV : Karen]

Dans cette "nouvelle vie", je ne connaissais personne qui me considérait avec respect... j'avais perdu tout ceux que j'aimais et qui pouvaient m'en témoigner... le regard de mes anciens "congénères" me perturbent et me blessent... mon œil rouge m'avait donné cette impression par la passé mais... depuis que j'étais un hybride, j'avais l'impression d'être encore plus détesté. Mais il faut que je me reprenne ! Je dois aller de l'avant et... essayer de faire avec. Avant tout, je dois me socialiser avec d'autres hybrides, leur demander conseils, me faire des amis également ce serait bien. Trouver un boulot peut-être... et voir à comment vivre autrement qu'en forêt et chasser comme je pouvais. Je décidai donc d'enfiler de nouveaux habits que j'avais volé à un homme qui avait essayé de me tuer... il n'a eu que ce qu'il méritait. Il n'empêche que ses habits étaient à ma taille et que je pouvais enfin jeter mes vêtements en lambeaux. Donc, après m'être habillé, je décidai d'aller en ville et de voir après des contacts à me faire ou recueillir des informations. Arrivé à l'entrée de la ville, je faisais du lèche-vitrine tout d'abord, je parlais à des personnes qui ne me haïssaient pas du regard. J'aidais les grands-mères à traverser la rue, me rendant utile quand je le pouvais. Cette journée semblait différente, tout était calme, moins de personnes me regardaient mal ou disaient des choses dans mon dos, ça me rassura. Vers 16 heures, alors que je venais de sortir d'un magasin de vêtements, je vis un petit groupe d'hybrides qui n'avaient pas l'air commodes mais qui m'intriguaient légèrement. Ils me mèneront peut-être à quelque chose. Je les suivis donc discrètement et sur la même rue qu'eux, je vis une humaine, les bras chargés, la pauvre femme. Alors qu'elle vit les hybrides et qu'elle se décala, l'un deux la bouscula et fit tomber ses sacs, je l'entendis alors :

-Hey ! Regarde où tu vas ! Tu te crois supérieure ou quoi ?!

Les deux autres hybrides suivirent son exemple et commencèrent à l'agresser verbalement, attirant les regards des passants. Les imbéciles je vous jure... et j'en suis un aussi, car, alors que le premier agresseur voulut lui attraper le poignet, je lui attrapai le sien et serrait fort :

-Toi, regarde où tu vas, c'est à cause d'imbéciles comme vous que les hybrides ont si mauvaises images.

S'extirpant de mon emprise, il recula et essaya de me frapper.

-Et pour qui tu te prends ?! T'es un hybride aussi espèce d'idiot.

Arrêtant son poing, je le maîtrisai et le fit tomber au sol, ses amis ne purent réagir et je le paralysai, lui tenant la gorge, mais avec tout ça, mon œil couleur sang était visible.

-Dégagez de là avant que je ne me fâche.

Ses amis le prirent avec eux et détalèrent à toute vitesse. Lâchant un grand soupir, je ramassai les affaires de la demoiselle et regardait autour de moi.

-Circulez, y a rien à voir !

Une femme vit mon œil et cria "Un enfant maudit ! Courrez !". Je me recoiffai... mais quel imbécile, en m'emportant... je me suis décoiffé et mon œil fût à découvert. Je les vis déguerpir sauf la femme agressé par les voyous à qui je rendis les affaires.

-... Certaines personnes en ce monde sont si stupides, excusez ces voyous... tout les hybrides ne sont pas ainsi...

J'avais dit ça en pensant à moi car oui... maintenant je devais accepter le fait que j'étais bel et bien un hybride. Frottant mon pantalon un peu recouvert de poussières, je la regardai, intrigué par le fait qu'elle n'était pas partie, mon œil rouge aurait dû la faire déguerpir... ou le fait que je sois un hybride et que j'ai lancé une bagarre. Je souriais intérieurement, peut-être s'en fichait-elle. J'allais bientôt le savoir !

Tsss. Quel naïf j'ai été... elle s'est enfuie dès qu'elle eût récupéré son sac... cet oeil... bon dieu que je le hais de toute mon âme !!! M'enfin... c'est pas en pensant ça que je ferais avancer ma vie... surtout que je ne pouvais point m'en débarrasser. C'était le meilleur de mes deux yeux, même en mettant mes cheveux devant, je voyais parfaitement bien au travers. Me l'arracher serait une erreur... surtout que ça doit faire un mal de chien, je n'ose même pas y penser ! Alors que je réfléchissais, en plein milieu de la ruelle, debout, j'entendis venant de derrière moi :

- Pourquoi faut-il toujours que les êtres humains fuient les hybrides... ?

Je me retournais alors et observa alors la détentrice de cette jolie voix de femme. Une blonde, très jolie qui me regardait, sans frissons, sans dégoûts, sans haines. C'était surprenant pour moi, mon oeil rouge était toujours à découvert et en plus de ça j'étais un hybride, pourquoi ne s'était-elle pas enfuie ? On dirait que de 1 : Elle n'avait pas peur des hybrides. Mais cela n'expliquait en rien le reste, toujours à moitié dans mes pensées, je la regardais et l'écoutait :

- Ne vous en faites pas pour ce que disent les autres. Vous devriez vivre comme bon vous semble et ne pas les écouter.

Elle semblait sage, elle devait à peine être plus âgée que moi, elle m'avait donné un conseil que malheureusement, je ne pourrais jamais suivre. Ne pas s'en faire pour ce que les autres disent ? Cette histoire de malédiction me collera pour toujours à la peau... c'est un sujet qu'on ne peut point ignorer. Vivre comme bon me semble c'était plus ou moins déjà le cas, j'étais libre, je pouvais aller en ville, en forêt, sur la plage, la nourriture et les boissons étaient mes seules restrictions pour continuer d'avoir la liberté. Alors que je l'admirais quelques instants, j'esquissai un sourire et commençai à lui parler :

-Hmmm... c'est pas faux... mais je ne suis pas un hybride à la base... on m'a transformé, j'étais un humain avant... donc, je ne me considère pas comme un esclave... je suis maître de mon destin comme un hum... comme l'humain que j'étais ! Et tant pis si certains humains veulent me tuer ou me mettre en cage, ma partie lion les en empêchera !

Je fus un peu gêné d'avoir tenu un tel discours mais je restai droit et souriant, j'hésitais quelques instants, restant debout face à elle puis me décidai à tendre la main :

-Au fait... je me présente, je suis Léon, Léon Kouketsu. Enchanté de vous connaître... chère demoiselle qui n'a point peur de moi !

J'étais heureux que pour une fois, je n'inspirais point la crainte ! Elle était neutre face à moi, mon oeil, ma race, elle semblait n'en avoir rien à faire ! J'attendis quelques instants en regardant le ciel, puis mes chaussures, n'osant jamais trop regarder une jolie fille dans les yeux !